Qu’est-ce qu’un SOC
et comment fonctionne-t-il ?

Qu’est ce qu’un SOC ?


Le Security Operations Center (SOC), également Centre des Opérations de Sécurité Informatique (ISOC), s’impose désormais comme une pièce maîtresse dans l’architecture de la cybersécurité. Ce centre névralgique, qu’il soit intégré au sein de l’organisation, autrement dit on-premise, ou externalisé, est chargé de surveiller, détecter et répondre aux incidents de sécurité en temps réel. Il combine l’expertise humaine et les technologies de pointe pour assurer une protection proactive et réactive contre les menaces cyber de plus en plus sophistiquées et polymorphes.

Lorsque 43 % des attaques sont réalisées en seulement quelques secondes par les acteurs de la menace, la réponse de mon SOC doit être la plus efficace.

 

Le fonctionnement

Le fonctionnement d’un SOC repose sur une approche structurée, hiérarchisée et multi-niveaux : surveillance, détection, analyse, réponse aux incidents, gestion des menaces et optimisation continue des processus et des technologies utilisées. Un SOC assure une surveillance continue des réseaux, des applications, des terminaux (endpoints), tels que les ordinateurs, serveurs ou autres dispositifs connectés, opérant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7

Pour accomplir cette mission complexe, le SOC s’appuie sur une équipe pluridisciplinaire, dont les rôles sont essentiels au bon fonctionnement de la sécurité informatique. Cependant, comme on dit, à chaque entreprise son SOC : les stratégies et les compétences s’adaptent aux besoins et aux ressources de chacune, il s’agit donc d’une liste non exhaustive :

  • Analyste SOC : en première ligne, l’analyste SOC surveille les systèmes en temps réel pour détecter des activités suspectes. Il évalue les alertes générées par les systèmes de sécurité, trie les faux positifs, et escalade les incidents sérieux pour une analyse plus approfondie. Son rôle est crucial pour une réaction rapide et appropriée face aux menaces.
  • Ingénieur sécurité : responsable de la gestion et de l’évolution des outils de sécurité, l’ingénieur sécurité s’occupe de leur configuration, déploiement, et optimisation. Il veille également à intégrer de nouvelles technologies au sein du SOC pour assurer la robustesse et la protection de l’infrastructure.
  • Architecte sécurité : il conçoit l’architecture globale de la sécurité au sein de l’organisation, en s’assurant que chaque composant du réseau est optimisé de manière cohérente et efficace. Il joue un rôle clé dans la planification des mesures de sécurité et dans la mise en place de politiques robustes pour prévenir les cyberattaques.
  • Responsable des opérations de sécurité (SOC Manager) : à la tête du SOC, le SOC Manager supervise l’ensemble des opérations quotidiennes, coordonne les équipes et s’assure que les processus de réponse aux incidents sont suivis efficacement. Il est également en charge de la formation continue des équipes et de la mise à jour des protocoles de sécurité en fonction des nouvelles menaces.
  • Expert en réponse aux incidents : ce spécialiste intervient lors des incidents critiques pour mener une investigation approfondie. Il identifie la source de l’attaque, évalue l’étendue des dommages, et propose des solutions pour contenir la menace et restaurer les systèmes compromis. Cet expert collabore étroitement avec les équipes légales et les autres départements concernés pour assurer une gestion complète de l’incident.
  • Analyste en renseignement sur les menaces (Threat Intelligence Analyst) : ce professionnel se concentre sur l’analyse proactive des menaces émergentes. En surveillant les tendances et les tactiques des cybercriminels, il fournit des informations précieuses qui permettent au SOC de se préparer et de se défendre contre des attaques potentielles avant qu’elles ne se produisent

 

La plupart des SOC suivent une structure hiérarchique pour gérer les incidents de sécurité, bien que cette organisation puisse varier selon l’entité. En général, le niveau 1 surveille les alertes et les transmet si nécessaire. Le niveau 2, plus expérimenté, résout les problèmes et restaure les systèmes. Le niveau 3 recherche activement les vulnérabilités et renforce la sécurité. Le niveau 4 supervise l’ensemble des opérations, agit comme liaison avec le reste de l’entreprise et assure la conformité aux réglementations.

 

La règlementation

La conformité n’est plus une simple obligation, mais le fil conducteur qui façonne chaque décision. Dans un monde où la réglementation dicte les règles du jeu : comment mettre en place un système de détection de plus en plus pointu, tout en s’inscrivant dans un cadre législatif en constante évolution et toujours plus strict ?

Dans les années 2000, la mise en place des SOC se limitait souvent à un déploiement basique de collecteurs de logs et à une gestion centralisée des alertes. Cependant, les évolutions réglementaires récentes, notamment en France avec la LPM (Loi de Programmation Militaire) et les exigences du PDIS (Prestataires de Détection des Incidents de Sécurité), ont imposé des changements significatifs. Ces nouvelles règles requièrent une organisation rigoureuse de la surveillance, incluant l’obligation de détecter certains types d’attaques et l’obligation de notifier l’ANSSI en cas de compromission. En parallèle, l’architecture des SOC s’est complexifiée, avec l’introduction de zones de confiance cloisonnées et un élargissement du périmètre de surveillance, incluant désormais de nouveaux types d’équipements (serveurs métiers et les terminaux mobiles). Par ailleurs, le cadre réglementaire s’est durci avec l’arrivée de normes comme le RGPD (Règlement général sur la protection des données), imposant des contraintes strictes sur la gestion des données personnelles. Ce cadre rigoureux, bien que contraignant, pousse les SOC à augmenter leur niveau de maturité et à intégrer de nouveaux profils, tels que les DPO (Data Privacy Officer), pour garantir une conformité continue.

 

SOC, CSIRT, CERT : les Trois Mousquetaires de la cyber ?


Le CERT (Computer Emergency Response Team), le CSIRT (Computer Security Incident Response Team), et le SOC (Security Operations Center) forment ensemble un écosystème de cybersécurité interconnecté, où chaque entité joue un rôle crucial et complémentaire. Aux côtés du SOC, dont nous venons de décrire les fonctions, ces deux autres groupes agissent en parfaite synergie.

  • Le CERT peut être considéré comme le cerveau stratégique de cette structure. Il surveille l’évolution des menaces, centralise les demandes d’assistance suite à des incidents de sécurité essentiellement à grande échelle (nationale ou sectoriel), identifie les nouvelles vulnérabilités, et élabore des recommandations pour les atténuer ou les patcher. Ces informations sont ensuite partagées auprès des CSIRT et des SOC.
  • Le CSIRT, quant à lui, agit comme le bras exécutif, intervenant directement lors des incidents de sécurité. Il est similaire au CERT mais fonctionne souvent au sein des entreprises ou déployés régionalement. Qu’ils soient privés, commerciaux, ou publics, il utilise les renseignements fournis par le CERT et d’autres partenaires pour analyser les menaces, coordonner les réponses et restaurer les systèmes affectés. Le CSIRT est également responsable de l’application des mesures correctives pour prévenir la récurrence des incidents, en s’assurant que les leçons tirées sont intégrées dans les pratiques de sécurité de l’organisation.

Bonnes pratiques pour le SOC


Le succès d’un SOC repose sur une synergie efficace entre les ressources humaines et les technologies adaptées. La durabilité et l’efficacité de ce dernier dépendent d’une stratégie bien définie qui intègre ces deux dimensions de manière unilatérale.

  • Le facteur humain : pilier de la sécurité.  

Souvent considéré comme le maillon faible, l’humain est en réalité la pierre angulaire de la cybersécurité, et particulièrement d’un SOC performant. La compétence et l’engagement des opérateurs sont essentiels pour assurer une réponse rapide et adaptée face aux menaces. Le premier volet de la réussite d’un SOC repose donc sur la valorisation et le renforcement des compétences humaines. Dans un environnement où les menaces évoluent constamment, la formation continue des opérateurs SOC est primordiale. Elle permet de maintenir un haut niveau de vigilance et de compétence face à des risques toujours plus insinueux. Pour garantir la robustesse du SOC, des audits réguliers et des tests d’intrusion (pentesting) sont indispensables. Ils permettent non seulement d’évaluer le niveau de sécurité, mais aussi de corriger les processus en fonction des nouvelles vulnérabilités identifiées, assurant ainsi que l’équipe reste à jour et efficace.

  • L’arsenal technologique : une défense proactive. 

Au-delà du facteur humain, un SOC efficace doit s’appuyer sur un ensemble d’outils technologiques sophistiqués et adaptés à l’environnement. Les solutions traditionnelles, comme les systèmes de filtrage, les pares-feux avancés, les proxys, ou les systèmes de prévention des intrusions (IPS), jouent un rôle important dans la première ligne de défense. De même, les outils comme les solutions Endpoint Detection and Response (EDR) et les plateformes SOAR (Security Orchestration, Automation, and Response) offrent des capacités d’automatisation et de gestion des incidents qui réduisent la charge sur les équipes. Cependant, pour aller plus loin et anticiper les menaces avant qu’elles n’atteignent les assets critiques, le NDR (Network Detection and Response) est une solution innovante pour les SOC. Son efficacité offre une détection instantanée et une visibilité complète, deux atouts que nous explorerons en détail dans la prochaine partie.

En complément de ces outils, voire en support, la Cyber Threat Intelligence (CTI) joue un rôle crucial en enrichissant la détection des menaces avec des renseignements cyber contextualisés. Grâce à un sourcing automatisé, la CTI fournit des informations pertinentes qui alimentent le processus décisionnel du SOC. Elle permet ainsi d’adapter et d’optimiser l’utilisation des outils technologiques en fonction du contexte actuel des menaces. En reliant constamment le SOC au contexte présent, la CTI améliore non seulement les performances humaines, mais aussi l’efficacité des technologies compatibles. Cela garantit que chaque action prise est informée, précise, et adaptée à la réalité des menaces actuelles.

Le NDR dans les SOC


Un NDR permet une surveillance continue du trafic réseau, y compris des flux chiffrés, et d’identifier les comportements suspects dès les premiers signaux faibles. Grâce à une haute visibilité sur les menaces dissimulées, basée sur l’analyse complète des métadonnées, le NDR Gatewatcher offre une protection proactive qui va bien au-delà des méthodes traditionnelles. Conçu pour s’intégrer de manière agnostique dans votre écosystème cyber existant, il est facilement paramétrable et permet une détection anticipée et multi-vectorielle des menaces. Cette approche est cruciale pour les SOC, car une seule technologie ne suffit pas à contrer la diversité des menaces. Une attaque se compose souvent de plusieurs outils malveillants aux capacités variées, nécessitant des méthodes de détection distinctes. Le NDR s’appuie sur une plateforme de détection qui combine intelligence artificielle (IA), machine learning (ML), analyses dynamiques et statiques, ainsi que l’analyse de fichiers. Cela lui permet de détecter l’ensemble des menaces à chaque étape de leur cycle de vie, de la phase de reconnaissance à l’exfiltration. Afin d’enrichir la qualité de détection du NDR, Gatewatcher utilise son propre flux de renseignement CTI. Toutefois, il offre également la possibilité de se connecter à d’autres sources de renseignement pour capitaliser sur celles déjà existantes. En cas de danger, chaque moteur de détection émet des alertes distinctes, en fonction du type de menace, de l’asset touché ou de l’utilisateur concerné. Ces alertes sont pondérées pour générer un score de risque, permettant aux SOC de prioriser efficacement les menaces à traiter. Cette approche évite l’engorgement par les alertes, réduisant ainsi le phénomène de “fatigue des alertes”. Les experts du SOC bénéficient ainsi d’une maîtrise et d’une connaissance approfondie du système d’information (SI), grâce à la découverte et à la cartographie automatiques des actifs et des comportements utilisateurs, effectuées de manière passive. Outre l’aspect sécuritaire, un NDR permet de répondre parallèlement aux enjeux de conformité et de saisir l’opportunité de construire une stratégie globale et évolutive. En quatre mots il identifie (inventaire et cartographie), protège (contrôle des flux est/ouest et nord/sud, protection souveraine des données critiques), détecte (toutes typologies dès les premiers signes, journalise, qualifie) et répond (traitement priorisé, remédiation orchestré et automatisé sous le contrôle du SOC). Autant de principes fondamentaux pour toute règlementation : PDIS, LPM, RGPD etc. Le NDR complète ainsi l’arsenal de défense classique en offrant une protection proactive et en répondant efficacement à tous types de menaces visant le système d’information.

Le SOC en quelques mots…


Dans un monde où les cyberattaques évoluent à une vitesse vertigineuse, et où l’essor de l’IA, notamment la GenAI, promet des menaces encore plus sophistiquées, un SOC bien conçu est un indispensable. Disposer des bonnes ressources humaines et technologiques permet aux équipes de se concentrer sur l’essentiel. Ce n’est pas seulement une question de réduire les risques ; c’est aussi libérer les équipes des tâches répétitives pour qu’elles puissent se focaliser sur ce qui compte vraiment. Et parce que chaque entreprise est unique, un SOC efficace repose sur une gestion intelligente : investir judicieusement, là où c’est nécessaire, pour protéger les actifs et les utilisateurs